mardi 20 avril 2010

En ce de temps de guerre, de famine, d’ouragan, de tremblements de terre ou tout autre événement malheureux, il fait bon de se rappeler que le bonheur, c’est tout simple.

Notre vie est jalonnée de petits moments de bonheur et ce sont ceux-là qu’il faut se rappeler, qu’il faut cultiver tout comme le Petit Prince de Saint-Exupéry le fit avec sa rose.

« L’essentiel est invisible pour les yeux » disait-il! « On ne voit bien qu’avec le cœur » ajoutait-il! Des moments de tendresses, de chaleur, de promiscuité; il faut s’en garder, voire les provoquer. Tout comme ces Haïtiens qui se reprennent en main, se font beaux devant l’adversité, en gardant ce sourire qui donne foi en la vie.

Tout est à conserver précieusement! Un regard sur notre jardin, un son mélodieux à nos oreilles, un goût de fruit ou une brise qui caresse la peau… Enfin, tout ce qui adoucit nos sens, tout ce qui fait musique à notre cœur. Et, surtout donner : donner du temps, de l’attention à ceux qui nous entourent, savoir prodiguer, offrir une parole qui console ou qui réconforte, car bien souvent, notre tremblement de terre se situe au niveau du cœur, de nos émotions non dites, non écrites.

Le bonheur n’est pas à sens unique; il se travaille avec autrui. « Donnez… et vous recevrez » nous dit le Seigneur. Ce qui laisse à penser que le bonheur c’est donner et… donner, c’est aussi partager ce que l’on est, ce que l’on sait, pas seulement ce que l’on a.

Le bonheur réside, bien souvent, dans les petites choses quotidiennes; ce qui procure un réel moment d’amour envers soi-même. Et, en ces temps difficiles, n’est-il pas réconfortant de se savoir accueilli, aimé ?

Et pourquoi ne nous bercerions-nous pas tout simplement? Qui ne s’est pas bercé, une seule fois, dans sa vie ? Je crois que tous à travers la planète, connaîssons ce va-et-vient qui nous réconforte, justement, peu importe l’âge que l’on a; que ce soit avec ou sans chaise berçante, ce mouvement se fait instantanément dans la joie comme dans la peine. Un jeune enfant aimera se blottir dans les bras de sa maman. Une jeune fille lira encore et encore la lettre de son amoureux en se donnant cet élan qui propulse, malgré soi, loin devant. Ce mouvement si anodin nous rapproche de notre rêve. Alors, n’ayons pas peur de se donner ce petit moment d’accalmie juste pour soi pour une fois et d’en prendre conscience.

Marie Nicole Morency

vendredi 16 avril 2010


C’est quoi l’amitié ? Le dictionnaire la définit comme étant « un attachement mutuel entre deux personnes. » Je crois que ça change avec l’âge. C’est quoi avoir un ami à six ans, à cinquante ans ou à quatre-vingt ans ? Est-ce que c’est la même chose pour un homme ou une femme ? Je me pose la question. Je pense que les femmes se font plus facilement des amies. Il ne m’appartient pas de parler pour elles. Quant à moi, je ne sais vraiment pas quoi y répondre. Je me contenterai de philosopher sur ce sujet. L’amitié, ça couvre une multitude de situations. Il y a des amitiés qui sont basées sur des affinités de caractères, le voisinage, les compagnons de travail, les hasards de la vie, certaines circonstances et une multitude de facteurs difficiles à identifier.

Est-ce qu’il y a possibilité d’amitié entre les enfants d’une même famille ? Je pense que oui. Il arrive qu’il y ait une disparité de caractère tellement grande, qu’elle amène nécessairement une certaine inimitié. Son contraire, l’amitié, est également vrai lorsque il y a de grandes affinités entre deux des enfants. Personnellement, je me suis découvert une grande communion de pensées avec une de mes sœurs que j’ai peu connue puisqu’elle avait neuf ans au moment de mon départ de la maison. Il y a aussi un frère plus jeune de huit ans, que j’ai pris sous mon aile. Nous partagions le même lit. Je le sécurisais quand il avait peur et plus tard, j’essayais de le protéger quand maman le punissait, trop souvent à mon goût et pour des raisons que je jugeais non valables.

Je ne me souviens pas avoir eu d’ami jusqu’à l’âge de treize ou quatorze ans. À la petite école, je suis un solitaire. Il y a toutefois, quelques noms qui me viennent à l’esprit. Ce sont des élèves qui demeurent le long de mon chemin. Il y en a p ourtant un, qui est à l’origine d’un événement que je ne peux oublier. Si, dans ce temps-là, on m’avait demandé : « Est-ce que c’est ton ami ?» J’aurais répondu : « Sûrement.»

Une anecdote, en passant. Au retour de l’école, cet ami et moi, marchons ensemble jusque chez lui. Ça me rallonge un peu, mais pour un petit gars, un détour, ça peut ressembler à un raccourci. Une fois rendu là, je continue mon chemin en passant par le fond de sa cour et celle du voisin jusqu’à la rue suivante.

Voici qu’un jour, il me suggère d’aller avec lui derrière la remise pour faire pipi. Aucune objection de ma part. Quoi de plus naturel pour des petits garçons que de faire pipi dehors. Aussitôt fini, l’ami me propose de nous amuser avec notre pénis. Je ne me souviens plus de ce qui s’est passé. Tout ce dont je me rappelle, c’est que j’ai déguerpi en vitesse. Mes parents m’avaient prévenu contre ce genre de jeu en me menaçant de me couper le pénis. C’est donc dire que j’ai une peur féroce de cette proposition et de ses suites possibles. Dans ma candeur d’enfant, je pensais que c’était ce qui était arrivé à ma petite sœur.

À la période de l’adolescence, l’amitié peut être très intense À cet âge, un bris d’amitié peut être douloureux. Vers l’âge de quinze ans, j’ai deux amis qui me tiennent à cœur. Chaque jour, après le dîner, je me rends chez l’un d’eux en bicyclette et nous nous rendons ensemble au collège jusqu’à cette fois où ils me font faux bond. Ça me prend trois jours pour comprendre. Dire que ça m’a fait mal, c’est peu dire. Ça été comme une peine d’amour. Je me suis senti trahi, rejeté, abandonné. Je me suis longtemps demandé qu’est-ce que j’avais fait de pas correct. Je me le demande encore. Celui que je considérais comme mon meilleur ami est maintenant décédé. Je n’ai jamais osé clarifier cet évènement avec lui. J’avais peut-être peur de réveiller ma peine.

Les humains sont essentiellement des êtres sociaux. Les exigences de la vie en société les poussent à communiquer et à s’entraider. Plus le tissu social est développé, plus ces principes sont intenses. Malheureusement ou non les bouleversements dans les populations du globe causés par les guerres, les crises économiques et l’émigration, rendent difficile l’application de ces moyens de socialisation.

*Extrait de mon autographie.

Normand Paquette